Événements culturels
Expositions, théâtre, danse, spectacles, cinémas, tout ce qu'il ne faut pas manquer....
2024
Courbevoie fête ses artistes
Du 5 au 13 mars, la ville de Courbevoie organise le « Printemps des artistes » au Centre événementiel (7, bld Aristide Briand), semaine pendant laquelle une multitude de peintres, photographes et céramistes sont à l'honneur.
Parmi eux, Erwan Wire, dit Waner, passionné d'art urbain, féru de travail manuel, attiré par les métiers d'art en rapport avec la matière, amateur de BD, dessinateur doué, touche à tout de talent, il aime jouer avec les textures, les volumes, la transparence.
Mais laissons parler l'artiste.
Pour cette exposition, vous avez centré votre travail sur le thème des Jeux olympiques.
La vie est un combat et l'idée principale était de présenter la lutte, le duel artistique qu'il peut y avoir entre un créateur et un sportif : de même que le sport conduit à se surpasser, à dépasser ses limites, l'art s'affranchit de toutes contraintes. Mon but, à travers ma peinture, était de confronter le sportif qui dans sa pratique devient grâce au geste créateur et l'artiste qui, en se colletant avec la matière s'apparente au sportif. Et les deux deviennent acteurs de leur destinée quand ils travaillent ensemble. Les œuvres exposées ici mettent en lumière le combat acharné de l'athlète qui va se dépasser jusqu'à la victoire et le corps-à-corps du peintre avec sa toile pour sortir ce qu'il y a en lui de plus profond et d'indicible. On travaille toujours avec nos tripes. L'art a le pouvoir d'offrir un champ des possibles sans limites. Il doit susciter des réactions.
Les titres que vous donnez à vos tableaux apparaissent comme des jeux de mots : "La victoire au bout des doigts", "Je raccroche les gants", "Arlequin"... A la fois pleins d'humour et générateurs pour l'observateur d'une réflexion qui peut le conduire très loin.
J'ai voulu faire un clin d'œil et établir un dialogue avec le spectateur. Derrière cette représentation des JO, je me suis mis en scène et j'ai volontairement donné une dimension ambigüe aux différents titres que j'ai conçus comme une réflexion post-chromatique et pourquoi pas post-traumatique. Comme si je montais sur un ring : j'enfile mes gants et je mets mon casque. En fait, ce que j'aime, c'est donner de la vie, transmettre une dimension d'énergie, de vitalité, de spontanéité, de mouvement dans mon travail. On a beau travailler sur des thématiques fortes, il faut aussi apporter un peu de légèreté. C'est vraiment ce que je veux exprimer à travers ce paradoxe : malgré le côté violent véhiculé par le message, le résultat final se doit d'être gai, enjoué.
De nombreux enfants ont participé à l'élaboration de ce que vous présentez aujourd'hui.
Oui. A Courbevoie, le mercredi et pendant les vacances scolaires, je suis animateur de quartier, spécialisé en arts graphiques, pour des jeunes de 6 à 12 ans. Le fait de travailler avec eux m'inspire beaucoup. La plupart des œuvres que vous voyez aujourd'hui ont été réalisées à plusieurs mains.
Avec beaucoup d'altruisme, vous effectuez un travail à la fois social, humaniste et éducatif.
J'ai à cœur de transmettre ce que j'aime, des valeurs, des connaissances. Et si j'arrive à susciter une émotion, un désir, à partager une dimension poétique, faire émerger une passion, alors j'ai gagné. Quand on est habité par une passion, on se doit de persévérer, de s'acharner. Et surtout, prendre du plaisir à ce que l'on fait. Moi-même, je me réalise, mis à part la peinture ou la sculpture, dans des domaines aussi variés que la chanson, l'écriture ou la poésie. Travailler avec des enfants apporte de la légèreté, une naïveté et une spontanéité magnifiques. Ce qui prime, c'est l'émotion.
Votre travail s'apparente beaucoup à un travail d'obstétricien : vous accouchez les autres de ce qu'ils ont de profondément enfoui en eux. Vous faites naître cette envie-là aux enfants. Et cela touche parfois au sacré.
C'est vrai. Mais les gens ne le perçoivent pas forcément.
On l'aura compris : Erwan Wire est un artiste complet, doublé d'un humaniste. Une vraiment belle personne.
Renseignements : culture@ville-courbevoie.fr (01 71 05 79 25)
Erwan Wire : wire978.com
2023
Lumineuse Lélia
Si vous demandez à Lélia LEROY-TERQUEM ce qui préside à la création de ses tableaux, elle vous répondra :
"D'une rive à l'autre c'est aller d'un espace à l'autre,
Se laisser peindre sans attente
Être traversée par ce
qui m'entoure, ce qui m'anime, ce qui m'émeut.
C'est capter les couleurs du ciel ou l'harmonie d'un paysage,
Les émotions, les sensualités, les parfums, les musiques, les voyages, les rencontres.
La source de
l'inspiration est partout.
Tout cela se retrouve dans mes toiles sans que j'en sois consciente."
Car l'artiste peint comme elle respire, parce que c'est une nécessité vitale. Les titres de ses toiles parlent pour elle : La vie est belle en couleurs, La tendresse du paysage, L'euphorie de la danse, La douceur de vivre, Le plaisir est partout…
Toute son œuvre reflète le jaillissement de la vie dans son expression originelle la plus radieuses. Les couleurs explosent dans une joyeuse sarabande ou au contraire se fondent dans la délicatesse d'un premier matin du monde. De toile en toile, une métamorphose qui enchante le regard.
Pour se faire une idée de l'artiste et retrouver les dates de ses prochaines expositions :
www.lelialeroyterquem.com - lelialeroyterquem@gmail.com
Un certain regard
Jusqu'au 15 août 2023, le musée Maillol consacre une grande rétrospective au photographe Eliott Erwitt, né à Paris de parents fuyant la Russie, puis vivant quelques années en Italie et en Allemagne avant d'émigrer aux Etats-Unis : d'où son désir de découvrir constamment de nouvelles cultures qui lui feront parcourir le monde et que l'on retrouve dans l'immensité et la variété de son œuvre.
Ironique, désopilant, espiègle, facétieux, volontiers iconoclaste, son regard décalé et gentiment moqueur sur les êtres et les événements, couplé à un sens de l'observation aigu, l'a amené tout au long du XXe siècle à photographier des situations inédites. "D'abord, il s'agit d'obtenir une sorte de cadre puis attendre que quelqu'un y prenne place". Cela donne une série de portraits de personnes illustres ou anonymes, loin des clichés habituels, d'une extraordinaire force de frappe.
« Je pense que la chose la plus importante que l'on puisse faire en photographie est de susciter l'émotion, de faire rire ou pleurer, ou les deux à la fois. » Pour cela, sa préférence va au noir et blanc : il trouve que la couleur apporte trop d'informations. Il y viendra pourtant, les progrès de la technique chromatique aidant.
« Le but de prendre des photos est de ne pas avoir à expliquer des choses avec des mots »
Eliott Erwitt : musée Maillol, 59-61 rue de Grenelle, 75007, Paris
2022
Cet obscur objet du désir
Les monnaies ont très tôt été créées pour matérialiser toutes sortes de relations sociales et commerciales. Constructions culturelles et arbitraires, il s'agit ni plus ni moins d'un code d'honneur pour faciliter les échanges. Elles n'ont pas en soi de valeur intrinsèque, juste celle que lui accordent les partenaires en présence. Objets en métal, perles, plumes, coquillages, textiles, sel, thé, métaux précieux, papiers, tout peut servir à faciliter toutes sortes de transactions : échanges de biens ordinaires ou religieux, dots, reconnaissance du niveau social... elles constituent un indicateur précieux d'une civilisation.
La Monnaie de Paris vient de clore une très belle exposition, "Monnaies et merveilles", sur les différentes devises du monde à travers les âges. Où l'on a pu admirer, sur tous les continents, la diversité et l'ingéniosité de l'espèce humaine qui a, très tôt, su concevoir le moyen d'établir le contact pour ses divers échanges.
Henri Cernuschi, voyageur et mécène
Une belle figure d'aventurier (au sens noble du terme), cet Henri Cernuschi. Patriote italien convaincu, il participe à la libération de Milan puis à la création de la république romaine, qu'il quitte à la chute de celle-ci. Réfugié en Suisse, il demande en 1850 asile à la France, où il commence par donner des cours du soir d'italien avant d'intégrer la Banque de Paris et des Pays-Bas où, de simple employé, il gravit tous les échelons et devient très rapidement membre du conseil d'administration.
Dès 1870, il quitte le milieu bancaire après y avoir fait fortune. Pétri de convictions républicaines jamais démenties, il achète Le siècle, journal dans lequel il publie des articles propagandistes. Les événements de la Commune vont d'autant plus le marquer qu'il y a perdu l'un de ses meilleurs amis. Un choc qui le décide à quitter Paris et entreprendre un voyage autour du monde.
Il traverse l'Atlantique pour gagner New York, avant d'entreprendre
un périple à travers les États-Unis. De San Francisco, il rallie le Japon en
vingt-et-un jours, puis la Chine, Java, Singapour, Ceylan et l'Inde, avant de
revenir en Europe par le canal de Suez, nouvellement mis en service. Un voyage
qui a duré un an et demi, de septembre 1871 à janvier 1873, pendant lequel ce
collectionneur éclairé a acheté et fait expédier régulièrement à Paris pas
moins de neuf mille pièces, pour lesquelles il va faire construire l'hôtel
particulier qui portera son nom et deviendra un musée légué à sa mort à la
Ville de Paris.
De flamme et d'azur. Jusqu'au 12 juin, dans la salle des peintures, se tient une exposition de la collaboration inédite entre le prêtre artiste peintre coréen Kim En Joong et le poète-calligraphe François Cheng, mariant la peinture et l'écrit dans un joli pas de deux, tout en grâce et finesse. Une occasion unique d'admirer l'œuvre de deux créateurs et poètes d'exception.
Musée Cernuschi, Musée des Arts de l'Asie de la Ville de Paris, 7 avenue Vélasquez, 75008 Paris
Sérieux comme le plaisir
Futile, la mode ? Pas vraiment ! Déambuler dans les allées du palais Galliera nous fait prendre conscience que l'évolution du vêtement à travers les âges est un bon indicateur de l'histoire socioculturelle et politique d'un pays, puisque la mode a toujours évolué en fonction des inventions d'une part et des événements diplomatiques et culturels d'autre part.
Jusqu'au XIIIe siècle en France, hommes et femmes du peuple portent des robes : courtes dans le cadre du travail, plus longues pour les loisirs, attachées par une ceinture parce que le bouton est encore inconnu en Europe. Ce sont les croisés qui, partis libérer le tombeau du Christ à Jérusalem, ont rapporté d'Orient cette invention, probablement venue de Chine par les routes de la soie. Les gens de peu ne porteront le pantalon qu'à la Révolution.
Au XVIe siècle, les édits somptuaires, promulgués par les rois pour mettre un frein à la surconsommation, règlementent, entre autres, la manière de se vêtir en fonction de sa classe sociale : sont interdits pour les bourgeois et le bas peuple dentelles et broderies (sous peine d'être condamnés à la prison ou à mort), ornements en argent ou en or. La cherté des tissus (un mètre de brocard représentait le salaire annuel d'un ouvrier) impose de retailler les vêtements jusqu'à usure complète. On transforme alors les parties restantes en chiffons qui alimenteront la production de papier. L'on comprend mieux la rareté de pièces très anciennes et l'absence dans nos musées de vêtements des classes populaires.
Ces lois somptuaires sont également édictées dans un but purement commercial et protectionniste : limiter les produits de luxe et d'importation pour protéger les industries du royaume et ne pas trop chahuter la balance commerciale. Et accessoirement, empêcher les riches bourgeois de concurrencer, du moins en apparence, l'aristocratie. Il faudra attendre la Révolution pour que la mode ne soit plus régie par des lois régaliennes mais par celles de l'argent.
Le coton déferle en France au XVIIIe siècle :
seuls régnaient jusque-là sur les étals le lin et le chanvre, que l'on
cultivait, et la laine des élevages de moutons. Pour ne pas faire péricliter
les filatures de soie lyonnaises, Louis XVI interdit le travail des étrangers
en France, notamment celui des Arméniens qui tissaient le coton apporté par les
navires anglais, depuis leurs comptoirs des Indes.
Les chaussures ne sont pas les dernières à se soumettre aux diktats de la mode. Ces dames de l'aristocratie se devaient d'avoir de petits pieds (Marie-Antoinette chaussait du 26 pour 1m65). Dès leur enfance elles apprennent auprès de maîtres de danse à plier leurs orteils. On ne marche pas, on glisse : toujours cette furieuse tendance d'empêcher la femme de se déplacer aisément et librement. Parce que les rues étaient couvertes de crottin de cheval et d'immondices de toutes sortes, depuis les seaux d'aisance qu'on vidait des fenêtres jusqu'aux porcs qui s'y promenaient à l'aise, les chaussures, très fragiles à l'époque, étaient dotées d'un patin en bois.
Jusqu'aux XIVe-XVe siècles, on marchait complètement à plat. Comme les boutons, les talons font leur apparition après les croisades : seuls moyens de ne pas glisser de son destrier en se calant bien dans les étriers pendant la bataille. Cette nouveauté plutôt utile aux cavaliers et aux militaires, va vite faire fureur dans le reste de la population qui l'adoptera... quand elle voudra faire croire qu' elle possède un cheval. Où va se nicher le snobisme ! Les femmes ne seront pas en reste puisque par coquetterie elles vont très rapidement piquer aux hommes ce nouvel accessoire. Petit détail drolatique : à l'époque, on ne marquait de différence dans la confection des chaussures entre pied droit et pied gauche, les deux étaient identiques.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, seuls les tailleurs (donc des hommes) avaient le droit de coudre les robes de ces dames et ce n'est qu'à partir de 1675 que les femmes ont été autorisées à manier l'aiguille.. et encore uniquement pour la confection de corsets. S'installer comme couturières à part entière leur est encore interdit.
Au XIXe siècle, de multiples inventions vont révolutionner le monde : le chemin de fer, l'électricité, le fer à repasser, la machine à coudre Singer et surtout la navette volante qui permet le tissage automatique et la production de centaines de mètres de tissus. Dans le sillage de cette révolution industrielle, apparaissent les grands magasins qui ont largement diffusé la mode dans toute la population : le brassage des classes sociales, les prix constants, les soldes, la possibilité d'acheter et d'échanger librement, palper les tissus, choisir tranquillement entre plusieurs modèles, tout cela va installer durablement la mode au cœur des mœurs françaises. Et pendant que ces dames s'adonnent à leur péché mignon, leurs époux les attendent tranquillement dans les fumoirs mis à leur disposition, tandis qu'une garderie s'occupe de leur progéniture. Drolatique : est apparue à cette période une nouvelle maladie, la kleptomanie. Chez les plus riches, assure-t-on, les plus pauvres ayant bien trop peur de se faire prendre.
AU XXe siècle, se vêtir selon ses envie ou sa personnalité est devenu un mode de vie incontournable sur toute la planète. En témoignent les fabuleuses vitrines exposant quelques exemples de la foisonnante production des plus célèbres et des plus talentueux créateurs de Haute couture. Où l'on voit que ces artistes ont laissé libre cours à leur imagination débordante et leur créativité sans cesse renouvelée... pour que nous puissions rêver devant tant de beauté.
Palais Galliera, musée de la mode de la Ville de Paris, 10 avenue Pierre 1er de Serbie, 75016 Paris
Chiharu Shiota
La 14e Carte blanche du musée Guimet est consacrée à la grande artiste japonaise Chiharu Shiota, née à Osaka en 1972 et vivant à Berlin depuis 1999.
L'œuvre exposée jusqu'au 6 juin dans la rotonde met en scène les miniatures d'objets du quotidien emprisonnées dans un maillage étouffant et anxiogène de fils rouges tombant comme une pluie de sang, créant un microcosme symbole de l'enfermement imposé par l'épidémie de Covid-19, qui tout à la fois a induit une dislocation des liens sociaux vivants et une promiscuité factice des réseaux du net.
Ces petits objets qu'elle chine aux Puces ou achète sur e-bay compulsivement sont une réflexion sur notre espace domestique qui se restreint jusqu'à l'étranglement. Paradoxalement, ce cocon de fils multiples nous oblige à nous approcher pour voir la multitude de modèles réduits prisonniers de cet entrelacs du rouge sang de la matrice et de l'énergie vitale, et nous empêchent parallèlement nous en tient à distance.
Et dans cette cage à l'image de nos espaces de vie, la figure humaine est absente...
Musée Guimet : 6, place d'Iéna, 75016 Paris - Jusqu'au 6 juin 2022
L'arc et le sabre : imaginaire guerrier du Japon
La première partie de l'exposition s'organise autour du thème de l'imaginaire et montre comment les samouraïs, élite aristocratique et guerrière, sont mis en scène dans les arts et les spectacles et, au fil du temps.
La deuxième partie présente la façon dont cette classe spécialisée de guerriers de la toute fin du IXe-début du Xe siècle va progressivement prendre la tête de la société japonaise au point de devenir une aristocratie de lettrés qui va occuper une place fondamentale dans la culture nipponne et finir par se confondre complètement avec l'élite politique et culturelle du pays, avec la restauration Meiji en 1868, lorsque l'empereur reprend le pouvoir sur les shoguns.
La classe des samouraïs apparaît vers la fin du IXe siècle. Ceux que l'on appelle bushis, constituent l'entourage des seigneurs provinciaux. Jusqu'au XIIe siècle, le pouvoir est entre les mains d'un empereur qui réside à Kyoto, entouré d'une noblesse de cour. Ce sont les seigneurs les plus éloignés de la cour qui vont s'entourer de groupes armés pour assurer leur défense. Avec la fin de l'époque Heian (1185), le Japon va connaître pendant plusieurs siècles une époque troublée et ce sont ces seigneurs qui vont prendre de plus en plus le pourvoir, la puissance de l'empereur, enfermé dans son palais à Kyoto, ne devenant que purement nominale.
Les groupes armés autour de ces seigneurs, les futurs daimyos vont occuper une place extrêmement importante, militaire et culturelle. Alors qu'ils sont nés en opposition avec la noblesse de cour, ils vont au fil des siècles s'en rapprocher et les idées qui se mettent en place de loyauté, de fidélité au seigneur dans un rapport de dépendance, de vassalité, idéaux des samouraïs, vont peu à peu se confondre avec ceux de la noblesse et de sa culture, à tel point qu'à l'époque d'Edo (1603-1868), ils vont constituer une élite aristocratique.
La panoplie du samouraï. Moins le militaire combat, plus il est jaloux de ses privilèges : armes de plus en plus ornées et surtout le casque qui va prendre une importance croissante. Pour diriger ses hommes depuis l'arrière, le chef doit être reconnaissable de loin, d'où le développement de ces casques spectaculaires qui vont être décorés de symboles illustrant sa force et sa puissance : dragon, serpent, mais, plus surprenant, libellule (très importante dans la pensée japonaise puisque c'est un insecte extrêmement rapide, reconnu pour sa combativité et ne manquant jamais sa proie), lapin (animal véloce allant toujours de l'avant et ne revenant pas en arrière, symbole du combattant qui ne recule pas).
Représentations du samouraï dans l'art. C'est à partir du moment où ils disparaissent en tant qu'institution et ne jouent plus aucun rôle militaire, qu'ils vont entrer dans la légende et coloniser l'imaginaire populaire, au point que la photographie mettra en scène non pas de vrais samouraïs mais des figurants en costume. Le théâtre puis le cinéma vont s'emparer de cette figure tutélaire.
Le No est la première forme théâtrale qui apparaît au Japon au XIVe siècle. Très élitiste, il s'inspire des grands thèmes de la littérature classique qui vont mettre en scène des héros du passé militaire ou mythique du pays. Cette représentation lente et hiératique, sans décors, va mettre l'accent sur les richement décorés permettant de d'identifier les personnages (homme, femme, jeune, âgé) et les saisons.
Parallèlement, des formes de spectacles plus populaires vont se développer dans les villes qui ne sont pas au départ patronnées par les samouraïs : le kabuki, plus animé, sans masques mais des maquillages outranciers avec ses chorégraphies mimant les combats. Le samouraï devient alors un personnage récurrent du kabuki que l'on aime bien parodier et tourner parfois en ridicule, à la grande joie du public de bourgeois et de commerçants.
L'art de l'estampe se développe à l'époque d'Edo (fin XVIIe - début du XVIIIe siècle). Au départ affiche publicitaire pour attirer le public dans les théâtres et les maisons de plaisir, elle va très vite être considérée comme un art à part entière. Les artistes y sont représentés dans leur rôle de prédilection et Hiroshige va peindre une série de dix-neuf estampes illustrant l'histoire des 47 ronins. Ce thème exaltant les vertus de loyauté et de fidélité de cette classe guerrière encore puissante va devenir un sujet littéraire, une trame de roman et encore plus de théâtre.
Au XIXe siècle, cet art pictural va donner naissance aux mangas. Ces derniers vont à leur tour acquérir une popularité mondiale au XXe siècle, en faisant du samouraï leur personnage central de super héros, qui va sous différentes formes inspirer les créateurs modernes : Goldorak, la Guerre des étoiles avec les figures du Jedaï et de Dark Vador...
Musée Guimet : 6, place d'Iéna, 75016 Paris - Jusqu'au 29 août 2022
Collection Morozov : derniers jours
L'exposition organisée par la Fondation Louis Vuitton de quelques deux cents œuvres de La Collection Morozov. Icônes de l'art moderne des frères Mikhaïl Abramovitch Morozov et Ivan Abramovitch Morozov, fermera ses portes le 3 avril. A visiter d'urgence.
Fondation Luis Vuitton : 8, avenue du Mahatma Gandhi, 75016 Paris
Au royaume enchanté des senteurs délicates
"Une femme sans parfum est une femme sans avenir."Coco Chanel
Après deux ans de fermeture pour cause de Covid 19, le musée du Parfum Fragonard a rouvert ses portes. Une occasion de plonger dans l'élaboration de fragrances subtiles et l'histoire du parfum des origines à nos jours.
La visite de ce cabinet des curiosités nous en apprend beaucoup sur l'ancienneté, la diversité et l'étendue géographique du parfum qui de tous temps attira les femmes et les hommes qui désiraient ainsi affirmer leur originalité et leur unicité. De l'Antiquité (les Égyptiens furent les premiers parfumeurs) à nos jours, ce voyage dans le temps et l'espace met en valeur le raffinement des "nez" et la virtuosité des artisans cristalliers et maîtres verriers, créateurs de flacons sublimes.
A l'origine, le parfum (du latin per fumum) était destiné à communiquer avec l'au-delà. Au cours du temps il a élargi son champ d'action au domaine médical (chasser miasmes et maladies) puis cosmétique et reste aujourd'hui une puissante arme de séduction.
Quel que soit son nom, un parfum n'est pas composé que d'une seule effluve. S'assemblent pour le bouquet final les notes de tête, légères et volatiles, qui donnent une première impression qui disparaît rapidement; les notes de cœur, véritable identité du parfum, s'imposent ensuite; et enfin les notes de fond, les plus fortes, dont le sillage laissera une trace durable. Chacune de ses trois étapes harmonisant différentes essences concourent à un résultat final unique.
Pour le composer, des fleurs du monde entier arrivent à l'atelier des concepteurs. Les sécrétions animales (musc, castor, civette, ambre gris du cachalot), qui constituaient également une base de parfum, sont délaissées aujourd'hui au profit des molécules de synthèse. A la fois artistes et chimistes, les "nez" disposent d'un véritable orgue de 1200 senteurs (dont ils ne retiennent que 800 environ). Commence alors un travail de longue haleine avant l'élaboration définitive du jus.
"Les visages de ceux qu'on a aimé s'effacent avec le temps, les voix s'oublient, mais les senteurs, jamais" Marc Lévy
A chacun de composer l'assemblage unique qui n'appartiendra qu'à lui.
Musée du Parfum Fragonard : 9, rue Scribe 75009 Paris (01 40 06 10 09)
Coupable
Richard Anconina a toujours été un homme discret. Rien ne transparaît de sa vie privée. Il a marqué tous les rôles qu'il a endossés au cinéma de sa présence discrète mais indélébile, sans jamais surjouer. Dans les trois opus de La vérité si je mens !, alors que les autres acteurs s'en donnent à cœur joie dans la faconde, l'excès, la volubilité, l'exubérance, l'exagération, il reste toujours "en deçà", étoffant son personnage par un jeu tout de mesure et de discrétion.
Cette propension à chercher le ton juste lui confère une formidable présence au théâtre où, seul en scène ou presque (n'oublions pas la prestation discrète de Gaëlle Voukissa), il tient à bout de bras la pièce de Gustav Möller et Emil Nygaard Albertsen, Coupable. Il remplit l'espace d'une densité insoupçonnée. Son authenticité dans l'interprétation de ce flic, mis au placard par sa hiérarchie et condamné à tenir le standard d'un commissariat central, fait sortir de l'ombre ce personnage falot et inintéressant, auquel il donne une épaisseur et une force à couper le souffle, au fur et à mesure que le drame se précise et va crescendo jusqu'au dénouement final, paroxystique. Puissant !
Il porte à lui seul toute la pièce d'une main de maître et tient en haleine pendant une heure et demie une salle scotchée, qui le gratifiera à la fin d'une très belle ovation. Anconina prouve, si besoin était, qu'il fait partie des très grands.
L'acteur reprendra la pièce en mars au théâtre Marigny. Courrez-y vite, les places s'arrachent à grande vitesse.
2021
Jardins d'Asie
Jusqu'au 20 septembre, le musée Guimet propose une exposition sur les jardins d'Asie. Trois pays sont à l'honneur : l'Inde, la Chine et le Japon.
L'Inde. Quand il fonda en Inde l'empire moghol en 1526, Babur n'eut de cesse d'implanter dans cette terre ingrate, poussiéreuse, croulant sous le soleil nouvellement conquise, de multiples jardins dont il avait admiré la luxuriance en Perse.
Les jardins princiers moghols furent conçus sur le modèle du
Tchahar Bagh qui divise l'espace en quatre parties : une structure clôturée et compartimentée
avec au centre une fontaine et, disséminés sur une terrasse, cascadelles et jets d'eau installent
un bien-être rafraîchissant. Une profusion d'arbres, d'essences, de couleurs et
de parfums variés visent à solliciter tous les sens enivrés de beauté. Sans
oublier les tapis, où l'on partage une convivialité, en écoutant de la musique
: une douceur de vivre loin des tracas de la vie, de purs moments de volupté
qui facilitent les rencontres amoureuses. Conçu comme une évocation de l'âme,
qui aspire au divin dans son lien à l'amour selon la mystique soufie, le jardin
moghol se veut le reflet du paradis sur terre.
La Chine. Le jardin chinois est une représentation de l'univers taoïste. Il se conçoit comme un lieu de partage collectif, qui favorise la composition poétique, la contemplation de rouleaux peints, la création musicale et la pratique d'arts majeurs chers aux lettrés favorisant un accomplissement de soi : la poésie, la calligraphie et la peinture.
Présente mais dissimulée dans la végétation et les tentures, son architecture est propice à une déambulation conduisant à la quête intérieure : pas de grandes perspectives à la manière des jardins moghols, mais un cheminement étape par étape, dévoilant des espaces qui ne se livrent pas d'un seul coup œil, mais qui au contraire permettent de progresser d'une terrasse à un pavillon, d'un pavillon à un belvédère. Ici, la diversité des essences va permettre de créer des jeux d'ombres qui vont faciliter le cheminement à l'intérieur de ces jardins. On va privilégier (comme au Japon) des essences aux significations symboliques : pivoine pour la richesse, lotus pour le bouddhisme.
Tout de convivialité, les Jardins de Lettrés sont une particularité chinoise. Les références poétiques et littéraires y sont toujours présentes, tout comme l'ivresse propice à la création et aux joutes lyriques. Eau, rochers, montagnes et arbres (que l'on retrouve dans les jardins miniatures) sont les éléments essentiels de cette composition. Ils ne font pas que structurer l'espace : ils concentrent les énergies de la nature pour les restituer au promeneur. On ne plante pas un jardin, on le construit. C'est l'idée fondamentale du jardin chinois.
Au Japon, architecture et nature créent une structure savamment dessinée et hautement esthétisée, faisant référence à des poèmes et à toutes formes de littérature qu'on se plaît à rappeler : telle partie du jardin évoquera un paysage, telle autre un poète célèbre. Grâce au jeu de transparences initié par les shojis (portes coulissantes) se dégage un charme singulier, dont jouissent les flâneurs durant leur promenade. On apprécie à partir de kiosques ou de pavillons l'harmonie de la composition. Les claustras confèrent une élégance particulière aux arbres noueux qui concentrent et rediffusent les énergies de la nature au bénéfice de tous ceux qui l'arpentent : les flux circulent ainsi entre végétaux, lanternes et rochers étranges.
Spécialité japonaise, les jardins secs associent aux rochers symbolisant des montagnes ou des îles, des graviers et sable qui peuvent être ratissés , métamorphosant à l'infini l'aspect de ce tableau vivant, conduisant celui qui le contemple à une dimension spirituelle.
Le paysage dans son ensemble devient une source d'inspiration pour l'art pictural et la composition d'haïkus, qui concentrent sur un détail et en quelques syllabes tout un univers d'où va surgir, par le jeu des émotions et des sensations, quelque chose de bien plus vaste et universel.
On l'aura compris : qu'il soit moghol, chinois ou japonais, le jardin vise à créer une émotion sensorielle qui nous porte vers la beauté, le sentiment amoureux et, in fine, le divin. Et nous ouvre ce faisant les portes du paradis.
Musée Guimet : 6, place d'Iéna, 75116 Paris
Une vie de chat(eau)
Une petite promenade sur les Champs-Élysées, chat vous dit ? Jusqu'au 9 juin, vingt répliques du très chat(rmeur) et légendaire chat de Geluck y font un clin d'œil humoristique aux promeneurs.
Peintre, sculpteur, dessinateur et bédéiste, Philippe Geluck a rendu célèbre son impertinent félin qui, tout au long des 23 albums qui lui ont été consacrés à ce jour, apostrophe les lecteurs de sa malice bon enfant. L'auteur offre à sa créature la plus connue des avenues de Paris, pour la plus grande joie des badauds et des enfants ravis de retrouver leur matou favori dans de divertissantes postures. Une belle consécration !
Une formidable équipe de sculpteurs, fondeurs et autres
artistes ont été nécessaires pour couler dans le bronze ce représentant
rigolard et finaud du bon sens populaire, qui pointe malicieusement, dans tous
les domaines, l'absurdité des comportements humains, se mêlant de tout sans
complexe, ni sans jamais se départir de son amicale insolence, de sa poésie et
de son côté chat(huteur). Rafraîchissant et chat(leureux) !
Chat(peau) !
2020
Marc Riboud : une vie en noir et blanc
Jusqu'au 3 mai 2021, le musée Guimet organise une grande et riche rétrospective du célèbre photographe Marc Riboud, disparu en 2016. Pilier de l'agence Magnum pendant plus de vingt ans, il va parcourir la terre entière durant toute la seconde moitié du XXe siècle, témoin privilégié des transformations et soubresauts de la planète.
Dès la fin de la guerre, ses reportages couvrent l'Europe (France, Angleterre, Yougoslavie). Puis il étend son champ d'action de l'Orient (Turquie, Iran, Pakistan, Inde) à l'Asie (Chine, Cambodge, Vietnam, Indonésie) jusqu'au Japon. Plus que des paysages, ses photos s'attardent sur les êtres, dont il souligne ce qui les rend profondément humains et rares : leurs émotions, leurs rires, leurs drames, leur misère, leur poésie.
Son terrain de prédilection restera la Chine qu'il sillonnera pendant plus de cinquante ans, observateur attentif des bouleversements qui vont profondément marquer le pays. Pour finir, en apothéose, avec ces sublimes et intemporelles photos des monts Huang Shan, véritables lavis, dont il sut saisir toute la légèreté des paysages disparaissant dans la brume évanescente : "J'aime la brume comme l'ombre et la nuit qui tombe, elles effacent, épurent et détachent les plans".
"Regarder est une respiration et, quand le hasard est avec moi et qu'une bonne photo m'est donnée, le bonheur n'est pas loin". Marc Riboud fut donc toute sa vie un homme heureux.
Marc Riboud. Histoires possibles Du 16 décembre 2020 au 3 mai 2021
Musée
national des arts asiatiques - Guimet
6, place d'Iéna, 75116 Paris
Réservations : billetterie.guimet.fr
Vaux-le-Vicomte en Lumières - Fêtes et fastes
Plus grand monument historique privé de France, Vaux-le-Vicomte constitue le socle où va s'élaborer et s'épanouir le classicisme à la française, grâce à Louis Le Vau (architecte), Le Nôtre (paysagiste) et Charles Le Brun (peintre).
Les jardins. Ce château est indissociablement lié à Nicolas Fouquet, surintendant des Finances, mécène, "protecteur et révélateur des talents de son époque", qui permit à Le Nôtre de créer, pour la première fois, le jardin à la française, copié plus tard dans toute l'Europe, notamment à Versailles où il connaîtra son apogée. Il se caractérise par la prédominance de l'homme sur la nature et une perspective qui inaugure, de part et d'autre de l'allée centrale, des éléments de jardin qui vont se répondre par effet miroir afin d'éviter le côté un peu ennuyeux d'une symétrie trop parfaite : plans d'eau d'un côté, parterres de fleurs de l'autre.
Dernier élément des jardins à la française : les trompe-l'œil. Le Nôtre a créé une anamorphose, c'est-à-dire une image déformée de notre vision qui appréhende la totalité des éléments captés par le regard dans un espace restreint... qui va s'agrandir au fur et à mesure que l'on va s'éloigner du château. Depuis la terrasse, le jardin donne l'impression d'être de taille plutôt modeste pour un tel site, perception vite démentie au fur et à mesure de la promenade : 45 minutes de marche sont nécessaires pour parvenir au jardin d'Hercule, à l'autre bout du domaine. Hercule est ici représenté au repos, à l'issue du troisième de ses douze travaux : le vol de pommes du jardin des Hespérides. Il est le symbole de Nicolas Fouquet qui se repose et contemple son chef d'œuvre après l'avoir créé.
Pour réaliser ces transformations qui ont nécessité vingt ans de travaux de terrassements, de plantations et d'installation de réseaux hydrauliques (de 1641à 1661), ce paysagiste de génie a reçu carte blanche de son commanditaire. Il a ainsi contribué, avec Louis Le Vau, à créer cette sensation d'harmonie entre le château et les jardins. Où que l'on soit, le parc se métamorphose sous nos yeux : broderies, statues, topiaires s'effacent pour offrir au regard cette succession d'escaliers, qui donnent l'illusion que cette luxueuse gentilhommière est posée sur un piédestal.
La décoration intérieure du château est l'œuvre de Charles Le Brun, avec force références à la mythologie et aux allégories très en vogue au XVIIe siècle. Pour l'heure, c'est plutôt la magie de Noël qui crée le décor féérique qui fait la joie des petits et des grands. Pour la quinzième année consécutive, et jusqu'au 3 janvier 2021, Vaux-le-Vicomte s'illumine de décorations dont le thème cette année est "Fêtes et fastes". De multiples animations émerveillent petits et grands : près de 250 costumes d'époque peuvent être loués pour les enfants, qui seront ravis de faire un petit tour au musée des Equipages, envahi pour l'occasion par toute une famille d'ours qui ont pris malicieusement possession des calèches... tout cela ponctuant une chasse au trésor dans les jardins pour découvrir deux noisettes dorées, objets de cadeaux-surprises pour les plus chanceux.
Au sous-sol, les cuisines, domaine exclusif de Vatel, pâtissier-traiteur, passé à la postérité pour son art des festins d'exception et son habileté à organiser de fabuleuses fêtes. Indirectement, par sa volonté de servir son maître et éblouir Louis XIV, il se distingua particulièrement à l'occasion de la visite du roi par la magnifique décoration de la table et la maestria avec laquelle il concocta les mets les plus fins... ce qui, en exacerbant la jalousie du monarque, participa à la chute de Nicolas Fouquet. Aujourd'hui encore, des tables chargées de gourmandises font danser les papilles des visiteurs.
Clou de la visite : une projection monumentale sur la façade du château offre une plongée onirique dans ce que fut son histoire, sur fond de musique baroque, contemporaine et bruitages divers.
Une belle journée à s'offrir pour le plus grand plaisir de tous.
Vaux-le-Vicomte en Lumières Fêtes et fastes !
Du 17 octobre 2020 au 3 janvier 2021
Château de Vaux-le-Vicomte, 77950 Maincy
Informations et réservations : 01 64 14 41 90 / 01 60 69 90 85
Christian Louboutin : un homme à vos pieds
Si, au lieu de lui procurer une
pantoufle de vair, la fée-marraine de Cendrillon avait offert à sa filleule des Louboutin, le prince
charmant n'aurait pas eu besoin de faire défiler toutes les demoiselles du
royaume pour retrouver sa bien-aimée. De 500 à (beaucoup) plus de 1000 € la
paire, cela restreint le champ des investigations.
Il faut reconnaître que chaque modèle est en soi une œuvre d'art, une porte ouverte sur le rêve, de la poésie à l'état pur. "Les souliers ont atteint une dimension iconique presque sacrée et il y a aujourd'hui une forme de dévotion qui se cristallise autour de l'objet soulier ", explique le maître. Toutes les stars d'Hollywood, toutes les femmes de la planète mode possèdent leurs chaussures Louboutin à la célèbre semelle rouge.
Le parcours de l'exposition s'apparente à celui d'un lieu sacré. Pour accéder au saint des saints, on monte un escalier dont les murs sont couverts du nom des centaines de chaussures créées tout au long de sa carrière par Louboutin. On pénètre dans la magnifique salle des Vitraux réalisés par la Maison du Vitrail à Paris (on se croirait dans une cathédrale) qui illustrent ses années d'apprentissages et présentent ses premières créations déjà marquées par l'humour et l'originalité de leur concepteur.
Dans la salle des Trésors se déploie, autour d'un immense soulier de cristal, l'œuvre du maître nourrie de sa fascination pour l'Afrique, l'Océanie et l'Amérique. "Quand on dessine il y a des influences diverses qui se mélangent".
Une exposition riche, donnant à voir aussi bien le produit fini que toutes les étapes de sa création.
Christian Louboutin L'Exhibitionniste
Palais de la Porte Dorée - 293, avenue Daumesnil, 75012 Paris
16 juin 2020 au 3
janvier 2021
Mardi au vendredi 10h - 17h30 - Samedi et dimanche 10h - 19h
Turner : précurseur de l'impressionnisme
L'exposition d'une soixantaine d'aquarelles et de quelques peintures à l'huile de William Turner (1775-1851), que le musée Jacquemart-André consacre à ce grand peintre, rend compte de l'innovation de cet artiste qui inspira, par la transparence et les effets de lumière de ses paysages, tout une lignée de peintre européens qui lui succèderont plus tard.
Issu d'une famille modeste, Turner apprend chez un architecte la perspective et la topographie des lieux, formation qui lui sera précieuse, même lorsqu'il délaissera la minutie de la reproduction au profit de ses recherches sur le rendu des émotions par une palette plus colorée. Autodidacte, très doué, il entre à l'école de la Royal Academy à l'âge de quatorze ans et commencera à y exposer deux ans plus tard.
Cet infatigable voyageur, qui a consacré sa vie à son art, ne peint pas sur le motif. Doté d'une excellente mémoire visuelle, il prend des notes en se promenant dans la nature, et reproduit ce qu'il a vu en atelier. Il invente la technique du brossage qui donne à ses tableaux des effets de rayons lumineux. Sa principale thématique : le soleil et les jeux de lumière sur l'eau et dans le ciel. "Il peint en couleur, mais il pense en lumière et en ombre", dira John Ruskin.
Turner a renouvelé le genre du paysage en peignant des toiles lumineuses riches en couleurs. Ses recherches picturales inspireront plus tard les impressionnistes.
Turner, peintures et aquarelles : musée Jacquemart-André - 158 Boulevard Haussmann, 75008 Paris
26 mai 2020 - 11 janvier 2021 - Ouvert tous les jours, y compris les jours fériés, de 10h à 18h. Réservation obligatoire
Monet, Renoir... Chagall. Voyages en Méditerranée
On pénètre en silence et dans l'obscurité dans le hall où dans quelques secondes la magie va opérer. Sur les murs immenses les œuvres de Joseph Vernet, Renoir, Monet, Matisse, Signac, Bonnard, Dufy et Chagall se déploient en magnificence, faisant éclater de couleurs et de lumière une palette que ces peintres parisiens ont enrichi au contact du soleil méditerranéen. Une danse animée d'une musique tour à tour douce ou joyeuse, qui sous nos yeux émerveillés s'empare de nos âmes.
Par ce voyage vers le sud, les impressionnistes puis les pointillistes vont être poussés à chercher de nouvelles tonalités, plus intenses, plus saturées. Leurs épigones (les fauves, Matisse) vont par la suite attribuer un rôle autonome à la couleur, qui primera sur le sujet. Tous ces artistes fuient l'académisme parisien pour expérimenter dans le sud une nouvelle façon d'approcher leur art. Grâce à cette liberté créative, les sujets des tableaux vont également changer.
Le sud n'a pas été qu'un motif pour tous ces peintres : il a aussi été une révélation artistique, un déclencheur, qui va conduire plus tard au cubisme et au non figuratif. "Quand la couleur est à son apogée, la forme donne toute sa puissance", dira Matisse.
Atelier des Lumières : 38 rue Saint-Maur, 75011 Paris
28 février 2020 - 3 janvier 2021 (réservations obligatoires)
FUJI - PAYS DE NEIGE
Derniers jours pour admirer l'exposition rare d'estampes japonaises sur le thème du Mont Fuji et des paysages de neige, organisée par le musée Guimet. Quelques soixante-dix œuvres sorties exceptionnellement des réserves.
En 2013, l'Unesco a inscrit le mont Fuji, emblème immémorial du Japon, sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité, au titre de "lieu sacré et source d'inspiration artistique".
Une magnifique présentation d'œuvres de nombreux maîtres, peintres d'estampes ou céramistes, anciens ou contemporains, qui ont magnifié ce mont sacré.
Musée national des arts asiatiques - Guimet, 6, place d'Iéna, 75116 Paris - Jusqu'au 12 octobre (sur réservation)
Studio Harcourt : sculpteur de lumière...
... Et révélateur de l'intemporelle beauté. Visage comme sorti du néant apparaissant dans toute l'illumination de son éclat, danse de l'ombre et de la lumière, clair-obscur révélant l'âme du sujet et dévoilant plus que ce qu'il laisse apparaître : tel est le style Harcourt, inscrit dans le perpétuel ballet de la réalité et de sa transfiguration.
Celui qui en parle le mieux est son président, Francis Dagnan, pour qui la patte Harcourt est "la révélation d'une grâce [qui] sculpte pour l'éternité la beauté du tréfonds". [...] La maîtrise de la lumière, le sens du cadrage, la mise en scène du sujet, telle est la sainte trilogie du style Harcourt".
A l'origine de cette perfection, de cette élégance discrète et raffinée, qui s'applique autant aux anonymes qu'aux célébrités, une inconnue, Cosette Harcourt (de son vrai nom Germaine Hirschfeld), jeune femme libre très en avance sur son temps, qui garda toujours secrète sa vie privée, elle qui, paradoxe, mit en lumière l'âme de ses clients. Personnalité nimbée de mystère, traversant les turbulences de l'Histoire, elle sut magnifier le Tout-Paris de la mode, de la culture et de l'élégance qui se pressait dans ses salons.
Il fut un temps (pas si lointain) où nul artiste ne pouvait vraiment se sentir adoubé par la profession s'il n'était passé par le studio Harcourt. Posséder dans ses archives son portrait griffé par la prestigieuse maison signait la consécration suprême.
Atteindre la perfection requiert un travail de préparation long et minutieux : maquillage mat (pour éviter les brillances disgracieuses) et plus épais (pour sculpter le visage). Intervient ensuite l'un des photographes extérieurs (une dizaine environ se relaient pour le studio) qui va intervenir sur le choix de la tenue (en apporter plusieurs pour varier les postures), de la pose (à tenir 5 à 10 minutes alors que la prise de vue ne va pas prendre très longtemps). Importance de la lumière : plusieurs spots orientables pour obtenir cette impression de 3D qui propulse le sujet hors du fond et dont chacun fait au minimum 650 w.
En 2007, Harcourt est passé au numérique (anathème?) Sans perdre apparemment une once de sa qualité et de sa magie.
L'art de la photographie : à la fois reflet et reconstruction du réel. Les clichés Harcourt restent à tout jamais des "éphémères éternels [qui expriment] une émotion à jamais capturée, la promesse de l'infini".
Du grand art !
Studio Harcourt : 6, rue Lota, 75016 Paris (01 42 56 67 67)
Paris : dans l'antre de Bacchus
Implanter le musée du vin à Paris, où l'on trouve moins de pieds de vigne que de rats en circulation, constitue un paradoxe. Mais là où la confrérie des Échansons de France pousse le bouchon encore plus loin, c'est que cette vénérable institution est située... rue de l'Eau. On ne saurait pourtant s'en étonner, les amateurs de la Dive Bouteille ont toujours été de joyeux drilles à l'humour ravageur.
Cette extravagante étrangeté trouve son explication dans le contexte historique. L'Ile-de-France s'impose comme une importante région viticole du royaume de France pour des raisons d'hygiène : au XVe siècle, les eaux usées chargées de miasmes envahissent les rues, dans les fermes on dépose le fumier sur les puits, tout cela rend l'eau impropre à la consommation. Le vin s'avère alors le seul moyen de la boire sans attraper toutes sortes de maladies. L'eau polluée est versée sur le vin en fermentation et l'alcoolisation de ce dernier finit par la rendre salubre. Oublions les grands crus : on obtient plutôt du vinaigre, que l'on peut alors boire à bon escient. "Le vinaigre, c'est quand même le meilleur désinfectant", ajoute, rigolard, Claude Josse, président de la Confrérie bacchique des Échansons de France, qui nous guide dans le dédale souterrain des caves. Pour les mêmes raisons d'asepsie, Napoléon apportait son fût de chambertin sur les champs de bataille.
Le vignoble français continue d'être exploité jusqu'à la Révolution française. Le phylloxéra va peu à peu le détruire vers 1850-1885, réduisant à néant toute l'activité viticole en région parisienne. Le plus gros des 130 vignobles replantés aujourd'hui l'ont été en Île de France : principalement les coteaux de Suresnes et le Mont Valérien où l'on peut acheter du vin sans payer la TVA, parce qu'il s'agit d'une bouteille associative.
Après l'attaque du phylloxéra l'exploitation viticole tombe dans l'oubli, jusqu'en 1930 où un certain M. Pignard, qui possède le prestigieux restaurant de la Tour Eiffel et des bateaux sur la Seine, rachète les carrières pour mettre son vin en bouteille. Opération de longue haleine qui nécessite parfois 30 ans de vieillissement. A la fin de 1982, ruiné, il revend ce lieu, pour le plus grand bonheur des Échansons de France qui l'ont acquis pour en faire un musée et un lieu de dégustation. Née en 1954, leur confrérie défend tous les vins français et, fait plutôt rare, accueille hommes et femmes à égalité.
L'échanson, ou grand bouteiller, était depuis l'Antiquité chargé de goûter les vins à la cour des rois pour prévenir toute tentative d'empoisonnement. Depuis, la profession a évolué : l'échanson, devenu sommelier, est aujourd'hui responsable des vins et des boissons alcoolisées dans la restauration et conseille les clients de ces établissements.
La Confrérie des Échansons de France porte deux tenues, toujours les mêmes, bleu et rouge, couleurs de la ville de Paris. Les cols d'hermine ont été remplacés par la laine de mouton, mais on a gardé les queues de vison noir en incrustation et le chapeau haut de forme. A Paris, 420 personnes en portent la tenue.
Pour tout apprendre sur le vin, depuis la culture du raisin sur les différents sols de l'Hexagone jusqu'à la mise en bouteille de tous les terroirs de France, un petit tour à ce pittoresque musée du vin s'impose. Une équipe passionnante, parce que passionnée, assure gentiment les visites guidées, sur réservation. Des cours de dégustation avec explications sont régulièrement prévus. Et pour clore en beauté ce moment agréable, le restaurant "Les Échansons" propose un très goûteux déjeuner, sous la houlette du chef, M. Labiade.
Musée du Vin, rue des Eaux, 75016 Paris - 01 45 25 63 26
Ouvert du mardi au samedi, de 10h à 18 h - info@museeduvinparis.com
Didier Brault : céramiste, sculpteur et peintre
Au vu de toutes vos œuvres exposées, céramiques, dessins, sculptures, vous avez beaucoup changé de styles tout au long de votre carrière.
Non, ce sont les différentes techniques employées qui donnent ce sentiment. Les pièces en céramique par exemple partent plus de l'idée du plat.
En sculpture, vos réalisez des portraits plutôt.. . tourmentés.
C'est dû à la manière de monter la terre. A la cuisson, cette dernière rétrécit de 10%, ce qui donne cette expression plus squelettique, plus expressive.
Certaines ont été réalisées à partir de modèles vivants. Les autres sont donc sorties de votre imagination ?
Lorsque j'ai commencé, je me suis orienté vers des représentations du monde aérien (oiseaux) ou du monde aquatique. Et même vers des choses assez abstraites. Ensuite, est venue une période un peu plus figurative, avec modèles vivants, parce que j'ai donné pas mal de cours basés sur ce type de représentations. Puis, quand je me suis intéressé à la céramique, j'ai commencé à façonner des oiseaux, non pour représenter les volatiles en particulier, mais plutôt pour traduire l'idée de l'envol, de l'élan. Je procède de la manière suivante : je regarde des oiseaux ou un film comme "Le peuple migrateur". Je m'imprègne d'une atmosphère. Au moment de monter ma pièce, et parce que je suis sculpteur quand même, je transforme l'oiseau comme je le sens, sans vouloir lui donner une forme particulière.
Compte tenu de leur aspect, vos céramiques pourraient servir de corbeilles à fruits ou de vide-poches. On peut facilement leur attribuer un rôle autre que décoratif dans une maison.
Moi c'est la forme qui m'intéresse avant tout. Que ce soit utilitaire ou pas n'est pas le problème. Mais on peut avoir une idée au départ et que cela devienne autre chose.
La pureté des lignes est omniprésente chez vous.
Plus que l'aspect ornemental, je privilégie la forme. Dans ma vie, j'ai partagé des ateliers avec toutes sortes d'artistes. Céramiste, ma femme y a apporté la couleur, la simplicité des lignes et des volumes. Cela m'a influencé pour aller vers des formes plus pures. Le goût évolue. Il y a tellement d'expressions, tellement d'expériences de faites en art. C'est absolument fabuleux.
Procédez-vous de la même manière pour la sculpture ou la céramique ?
De par leur processus de fabrication, la sculpture et la céramique sont des métiers qui nécessitent beaucoup de patience avant d'arriver à un résultat. Cela apporte souvent de la frustration. Il faut accepter de laisser les choses venir. Et accepter aussi l'échec.
Les dessins exposés sont également de vous ?
Oui, à partir de modèles vivants, en atelier. J'aime beaucoup cela. J'ai enseigné au Centre Culturel le dessin et le modelage avec des modèles vivants. C'est très intéressant de transmettre, de recevoir. Même dans la vie, l'échange est essentiel.
Comment procédez-vous ?
J'utilise une technique mixte. Je dessine avec une bougie, donc je ne vois pas mon trait. Je ne suis pas un très bon dessinateur, ce n'est pas mon but. C'est en mettant un lavis d'encre de Chine que le dessin apparaît, puisque l'encre ne va pas prendre à l'endroit où la cire s'est déposée. Le même processus est à l'œuvre en photographie. Comme pour une photo, le résultat va se révéler quand je vais animer la masse. Je rajoute les couleurs après. Il y a tellement de matériaux possibles pour le dessin qui induisent beaucoup d'expériences différentes. Par exemple, je peins aussi à l'acrylique, avec les doigts.
Vous aimez le contact avec la matière.
Il y a un rapport direct de la main au support. L'œil touche le modèle, la main touche le support : un rapport tactile s'installe. Il faut s'amuser. Cela ne veut pas dire que l'on ne va pas dans une direction. On finit toujours par trouver quelque chose qui nous correspond. Quand je suis devant le modèle, j'essaie de passer un bon moment et de me faire plaisir. Après je regarde le résultat, il me plaît ou non. Quand on commence à travailler, il ne faut pas donner trop d'importance au résultat final. C'est ainsi que l'on progresse.
C'est valable pour tous les arts, non ?
Absolument. Le regard très aigu que l'on a quand on est professionnel est forcément différent du regard du néophyte. On se laisse davantage traverser par l'émotion, par la magie de l'œuvre. Tous les gens acquièrent un regard au fur et à mesure. Quand on dit que l'on n'aime pas, c'est soit que l'on est bloqué, soit que l'on n'est pas capable de regarder. La meilleure chose à faire quand on va voir une exposition, c'est de se mettre en immersion totale et de se laisser traverser par ce que l'on voit. C'est à ce moment-là qu'il se passe quelque chose. Il y a une interférence entre le public et l'artiste.
Pour vous, tout le monde peut s'ouvrir à la création ?
Tous les êtres humains sont créatifs. Mais tout le monde n'a peut-être pas envie de s'exprimer de cette manière. Et pour cause : il n'y a pas assez d'enseignement artistique à l'école. Il faut accoucher les enfants de tout ce qu'ils portent en eux : une mémoire, un inconscient, des sentiments différents. Même ceux qui ne savent pas dessiner expriment quelque chose que vous détectez parce que chaque représentation exprime une sensibilité particulière. C'est le développement des sens guidés par l'intelligence de la main. Une pure poésie. La poésie, c'est exprimer ce qui procure de l'émotion avec des mots. Le dessin, la sculpture, la peinture le font avec des lignes, des couleurs, des formes. La musique, avec des notes, des sons. L'art est du ressort de l'émotion. On n'a pas besoin de le comprendre. C'est la raison pour laquelle notre goût est en constante évolution, tout au long de notre vie.
Centre Culturel : 14 ter, rue de l'Hôtel de Ville, 92400 Courbevoie (01 43 33 63 52)
2019
FOLIA
Epoustouflant ? bluffant ? Eblouissant ? Impressionnant ? On cherche en vain un qualificatif qui ne soit ni mièvre ni galvaudé pour exprimer l'envoûtement qui saisit le spectateur dès le début de la représentation et ne le lâche pas jusqu'à la fin où une longue ovation debout récompense les danseurs et musiciens de ce spectacle hors normes, imaginé par Mourad Merzouki pour la chorégraphie, Franck-Emmanuel Comte et Grégoire Durrande pour la conception musicale.
Nous ne voyons d'abord que la scène plongée dans une obscurité intersidérale piquetée de millions d'étoiles, tandis que le battement obsédant d'une pulsation ininterrompue (celle du cosmos ? du cœur ?) s'amplifie au fur et à mesure que s'éclaire doucement, sur la droite, une sphère (la terre ? la matrice primordiale ?) d'où sortent dans un difficile mouvement de reptation des corps qui peu à peu se détachent du sol et s'élèvent pour entamer la danse de la vie. Le globe est alors envahi d'une chaude lumière et tourne pour enfin laisser apparaître un guitariste qui accompagne les danseurs dans leur bacchanale primitive ou leurs contorsions hip-hop. Ça virevolte, ça bondit, ça se déhanche sans temps morts. Quelle légèreté et quelle puissance tout à la fois ! Tout est beauté dans ce spectacle, que les lumières de Yoann Tivoli et les décors oniriques portent à leur plus haut degré de perfection.
Eblouissants langages chorégraphiques et artistiques où danses urbaines, contemporaines, classiques et même sacrées (derviche tourneur) sont magnifiquement portées par la musique baroque de Vivaldi, des tarentelles et des chacones, servies par la voix envoûtante de la soprano Heather Newhouse et les instrumentistes du Concert de l'Hostel Dieu. Une énergie galvanisante, un véritable enchantement s'en dégagent, qui persistent longtemps après la fin de la représentation.
"Les rencontres inattendues entre deux univers - a priori que tout oppose - font partie de ma démarche artistique. [...] L'enjeu de cette nouvelle aventure est de surprendre le public et de gommer les stéréotypes !" Pari brillamment réussi !
Tournées de la compagnie Käfig en 2020 :
- Angoulême : 9 et 10 janvier (Théâtre d'Angoulême - Scène Nationale)
- Vitré : 19 janvier (Centre Culturel Jacques Duhamel)
- Cébazat : 18 février (Sémaphore)
- Pontault-Combault : 13 mars (Les Passerelles)
- Lagny-sur-Marne : 20 mars (Espace Charles Vanel)
- Mérignac : 27 et 28 mai (Le Pin Galant)